Notre Mission
L’Ilot a pour mission de répondre aux besoins rencontrés et d’accompagner des personnes sans abri en organisant une offre de services de première nécessité, d’accueil et d’hébergement temporaire, de création et de captation de solutions de logement, ainsi que de guidance à domicile pour les personnes récemment relogées.
Notre objectif est atteint lorsque les personnes accompagnées retrouvent une certaine autonomie et des conditions de vie dignes. L’Ilot veut promouvoir la justice sociale et vise le développement d’une société solidaire mue par l’engagement de l’ensemble de ses citoyens et citoyennes.
Cette vision se veut inscrite dans le long terme, permettant aux personnes de sortir définitivement du sans-abrisme et garantissant la cohésion d’une société qui ne laisse personne sur le bord du chemin.
Les Pots de L’Ilot s’articulent autour de deux axes :
– d’un côté, un programme de (pré)formation aux métiers de l’Horeca qui s’adresse à des personnes ayant eu un parcours sans abri et/ou de précarité.
– de l’autre, une activité économique avec la production et la commercialisation de produits alimentaires transformés par les personnes ayant bénéficié du programme de (pré)formation.
Témoignages
À 24 ans, je suis maman et j’élève seule mon fils de 2 ans. Après sa naissance, ça a été très compliqué de retrouver un travail. J’ai un diplôme en hôtellerie et restauration, mais dans ce secteur ce sont souvent des horaires du soir, difficiles à assumer pour une mère célibataire. J’ai fini par m’inscrire au CPAS. Quand on m’a proposé de travailler à L’Ilot, je ne savais pas ce qu’était un restaurant social mais l’idée de faire partie d’un projet destiné à aider les autres m’a plu. Participer à la création des Pots de L’Ilot, c’était une occasion supplémentaire de me former car même si je sais déjà cuisiner, c’est différent quand on est dans une vraie cuisine avec des recettes spécifiques. Il faut veiller à l’hygiène, s’assurer des proportions, surveiller la température de cuisson des aliments. C’est beaucoup d’organisation. En tout cas, pour avoir testé toutes les recettes, je vous assure que le goût est là ! J’espère que d’autres gens seront convaincus et achèteront les Pots pour que ça puisse créer des emplois.
Luxène, 24 ans
J’ai perdu mon mari il y a six ans suite à un cancer. Ma vie a basculé, comme un immeuble qui s’effondre. Jusque-là, j’étais femme au foyer. Je n’avais jamais fini mes études secondaires, ni travaillé hors du foyer. Du jour au lendemain, je devais assumer tous les rôles toute seule : faire vivre la famille mais aussi être là pour mes enfants à la maison. Ça a été très dur de trouver un travail dans ces conditions. Avant, je cuisinais simplement par nécessité. Mais ici, j’ai découvert une passion. Pour préparer les Pots, il faut suivre la recette à la lettre, calculer la quantité de chaque ingrédient, être très précis pour que le goût soit toujours exactement le même. Cela en vaut la peine car le résultat est incroyable, surtout la tapenade aux champignons et le hummus, qui sont mes préférés ! Je suis convaincue que cette expérience va m’ouvrir d’autres portes. D’ailleurs, j’aimerais me spécialiser en pâtisserie après, et peut-être même un jour ouvrir mon propre café. En attendant, savoir que l’expérience que j’acquiers à travers la confection des Pots servira aussi à aider d’autres personnes, me fait très plaisir.
Rahma, 43 ans
Après une enfance difficile au niveau familial, j’ai quitté l’école à 15 ans. Pendant les années qui ont suivi, je me suis formé sur le tas pour devenir marbrier. J’ai toujours travaillé. Mais en 2007, j’ai tout quitté pour une proposition d’emploi aux Etats-Unis, qui n’a finalement pas abouti. Quand je suis rentré quelques mois plus tard, j’avais tout perdu. J’étais sans logement, sans argent. J’ai trouvé une place dans une maison d’accueil. C’était la première fois que j’étais confronté à une telle précarité. Peu après, j’ai connu le centre d’accueil de jour de L’llot. J’y ai été engagé pour travailler en cuisine les week-ends. Je pensais y rester un mois et j’ai fini par y passer dix ans. En commençant, j’avais quelques bases en cuisine mais sans plus. Grâce à L’llot, j’ai été formé, accompagné. J’ai appris à cuisiner toutes sortes de légumes frais, à respecter des règles d’hygiène strictes, à organiser le rangement des ustensiles et des aliments. Il y a 2 ans, j’ai été engagé comme chef de cuisine dans un autre restaurant social. Aujourd’hui, j’ai un CDI. Je n’aurais jamais pu en arriver là sans ce que j’ai appris à L’llot.
Eldy, 58 ans
Quand j’ai commencé à travailler dans le centre d’accueil de jour de L’llot il y a un an et demi, je traversais une période difficile. Ma fille venait de perdre son emploi et moi, à cause de mes problèmes d’asthme, je n’arrivais pas à trouver du travail. Pourtant, il fallait vraiment trouver de quoi gagner de l’argent pour payer le loyer, nourrir la famille. Ce contrat, c’était un rêve. Déjà car la cuisine j’ai ça dans le sang, et ensuite parce que je suis immédiatement tombée amoureuse de l’endroit. Quand on m’a proposé de faire partie du projet, j’ai tout de suite accepté. J’adore essayer de nouvelles recettes, jouer avec les ingrédients. Je découvre sans cesse des nouvelles choses à propos de la conservation, de la découpe, de l’hygiène ou encore de la cuisson des aliments. Je suis contente de voir que le projet aboutit enfin car cela pourra aider d’autres gens dans des situations difficiles à s’en sortir.
Irineth, 53 ans